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Christian, agriculteur couteau suisse !

Saison 7 Episode 5 Floraison, Mon histoire Soja

Salut c’est Agathe, bienvenue dans Paroles de Terres. Vous vous souvenez de Christian, avec qui j’ai discuté de la démarche des « Huiles Engagées » de Lesieur. Peut-être pensez-vous qu’être agriculteur aujourd’hui, c’est rester dans ses champs ? C’est en fait un peu plus compliqué que ça. Être agriculteur aujourd’hui c’est finalement exercer 1001 métiers et Christian en est l’illustration parfaite. On va aller découvrir tout ça, c’est parti !

Bonjour Christian

Bonjour Agathe

Merci encore de m’accueillir ! Aujourd’hui, j’aimerais qu’on parle d’un sujet un peu particulier, parce que je me suis rendu compte, en discutant avec toi, mais aussi avec tous les agriculteurs qu’on a pu rencontrer par ailleurs dans nos vidéos, que vous êtes agriculteurs, mais que vous faites plein de choses complémentaires et liées à ce métier d’agriculteur et dont on n’entend pas assez parler ! Alors, est-ce que tu peux nous raconter tout ça ? car tu fais beaucoup de choses !

Un agriculteur est un chef d’entreprise et qui doit la gérer, sur le plan économique, social, car on peut avoir des salariés. La pratique de notre métier se fait dans un cadre réglementaire très encadré, voire trop encadré, car nos choix sont dirigés par ces politiques-là, donc il faut réfléchir bien en amont le choix des cultures à mettre en place, donc cela demande un travail administratif très compliqué. On doit faire du secrétariat, de l’informatique, de la communication, de la comptabilité, de la gestion, des investissements et tous ces métiers-là ne reposent souvent que sur une seule personne. La réglementation continue d’évoluer sur le plan sécurité, réglementaire, et pour l’appliquer, il faut être formé ce qui implique de suivre des formations sur tous ces sujets.

Si on repart sur ton métier d’agriculteur, quelles sont tes différentes taches ?

La base de notre métier, malgré tout ce qu’on a dit avant, c’est quand même de s’impliquer au maximum dans l’agronomie et de la remettre au cœur de la réflexion.

Alors justement que cultives-tu ici sur ton exploitation ?

On cultive du blé avec lequel on fait de la farine « c’est qui le patron ? » avec la coopérative de Mansle, on fait du soja pour Sojasun, du tournesol pour les huiles engagées de Lesieur, du colza, du maïs popcorn, des lentilles, de l’orge.

Et la petite nouveauté de cette année que tu m’as soufflé à l’oreille tout à l’heure…

Cette année on mène une petite expérimentation un peu confidentielle : une petite surface de cacahuète.

Tu me parlais également des expérimentations que tu fais sur du blé et du tournesol.

Oui, on fait un peu d’addiction familiale sur l’expérimentation, puisqu’on aime essayer de mettre au point de nouvelles solutions, tester des nouvelles variétés, la façon de les conduire, les itinéraires, et on fait ce travail collectif pour trouver les solutions les plus durables pour les agriculteurs. Et quand je parle de durabilité, c’est qu’il faut que ce soit économiquement viable pour l’agriculteur, qu’il y ait un effet sur l’environnement, et que cela soit socialement acceptable, puisqu’on ne peut pas défendre des modèles aujourd’hui où on va nous demander plus de temps de travail, alors que la demande sociétale aujourd’hui est plutôt de travailler un peu moins.

Si on reste au niveau de tes champs, il y a aussi la gestion du matériel agricole.

Oui, le parc de matériel est souvent important sur une exploitation, il faut le maîtriser, l’entretenir au quotidien, donc là aussi, il s’agit de savoir faire un métier supplémentaire de mécanicien. Chez nous, ce n’est pas notre fort, donc on a tendance à déléguer cette partie à des collègues agriculteurs qui réalisent tout l’entretien eux-mêmes.

A l’échelle de ton exploitation, j’ai entendu que tu avais des projets en cours sur lesquels tu travailles…

Oui, nous avons un projet de production d’énergie renouvelable. Nous souhaitons mettre en place une canopée (c’est-à-dire de l’agri-photovoltaïsme), sous laquelle nous allons continuer à produire ce qui est en place actuellement. C’est un petit projet, il y aura 3 hectares sous ombrières et 3 hectares sans ombrière et comme nous faisons déjà beaucoup d’expérimentations, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons été contactés, nous allons pouvoir comparer les productions sous ombrières et celles sans ombrière et notre objectif est de produire autant d’un point de vue agricole et en même temps, de l’énergie.

Si on sort de ton exploitation agricole, tu as d’autres métiers en parallèle, lesquels ?

Ce sont des métiers qui sont liés au métier d’agriculteur, car ma passion est de pratiquer ce métier et de le défendre au quotidien, c’est pour ça que je suis investi dans la filière des oléopro, à la Fop, également à l’AGPM, je suis aussi président de la Chambre d’agriculture de la Charente, avec une équipe d’élus jeune et dynamique, toujours pour développer la production agricole à l’échelle départementale, mais aussi régionale et nationale.

Pourquoi est-ce important pour toi de faire tout ça ?

C’est important, car je considère que le métier qu’on pratique est un des plus beaux métiers du monde et qui a vraiment du sens. C’est un enjeu vraiment important que nous devons défendre au quotidien, en défendant les intérêts des agriculteurs, en s’investissant et en prenant en main notre communication car on ne doit pas laisser les autres parler à notre place, car ce sont ceux qui sont au quotidien les mains dans le cambouis, qui sont les mieux placés pour faire les bons choix pour demain.

C’est pour cela que tu communiques par exemple avec #AimeTonAgri.

En effet, #AimeTonAgri est une bannière créée au niveau de la Charente avec des collègues élus et les services de la Chambre pour parler positivement de l’agriculture et ne pas s’afficher sous une bannière connue comme la Chambre d’Agriculture, une coopérative ou autre. Donc #AimeTonAgri, c’est « Aime ton agriculture, aime ton agriculteur, ton agricultrice ». On travaille sur des idées reçues en échangeant avec les consommateurs puisqu’une de nos missions est de produire leur alimentation au quotidien et on explique que pour ça il faut disposer de quelques moyens de production, d’un accès à l’eau, sauvegarder l’élevage, le défendre… tout ça est très important.

Christian, merci ! Je vais te laisser parce que tu es très occupé et tu as plein de choses à faire donc merci beaucoup !

Merci Agathe ! et puis ce soir, c’est marché de producteurs de pays, là aussi, nous allons aller à la rencontre des consommateurs pour leur expliquer que nos produits sont les meilleurs.

Bon courage alors ! merci !

Paroles de terres, c’est tout pour aujourd’hui ! Si vous aimez les agriculteurs français et êtes curieux de découvrir leur quotidien, et bien abonnez-vous à notre chaîne Youtube Terres OléoPro, likez, partagez et à très vite pour de nouveaux épisodes, salut !

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