Salut c’est Agathe, bienvenue dans Paroles de terres. Vous vous rappelez que j’ai rencontré Pierre, qui m’a parlé de son colza, cultivé dans le cadre de la démarche des « Huiles Engagées » de Lesieur.
Aujourd’hui, je retourne chez lui, pour qu’il me parle un peu plus de lui, de son parcours et de l’agriculture française, c’est parti.
Bonjour Pierre !
Merci de nous avoir parlé du colza et de la démarche des « Huiles Engagées » de Lesieur. Aujourd’hui, j’aimerais qu’on parle un peu plus de ton parcours et de l’agriculture française en général. Alors raconte-nous tout.
Je suis agriculteur depuis 25 ans sur l’exploitation familiale. Avant d’être agriculteur, j’ai passé bien sûr un bac agricole, au lycée agricole de Chartres. Après mon bac agricole, j’ai fait un BTS gestion agricole. Avant de m’installer, j’ai travaillé 6 mois dans une entreprise de produits phytosanitaires, où je menais des expérimentations de futurs produits, puis 6 mois en tant que salarié agricole sur une exploitation pour apprendre un peu plus le métier.
Tu t’es installé directement ensuite ?
Oui je me suis installé à l’âge de 23 ans. J’ai eu l’opportunité de m’installer avec mon père sur l’exploitation familiale. Au début, nous étions en GAEC père-fils et on est ensuite passé en EURL.
Tu as combien d’hectares aujourd’hui et tu cultives quoi dessus ?
Aujourd’hui, je cultive 380 hectares et je travaille avec un salarié agricole. La moitié de la surface est consacrée à du blé tendre, à destination de meuniers pour faire de la farine. Je cultive du colza pour l’alimentation humaine mais aussi pour les biocarburants. Je fais aussi des betteraves sucrières pour en faire du sucre et de l’éthanol. Je fais du pois jaune à destination de l’alimentation humaine et de l’orge fourragère pour l’alimentation animale.
Tu fais plein de choses !
Oui je fais plein de cultures. Dans la région, c’est plus souvent l’enchainement blé-orge-colza, la rotation typique.
Alors ce métier d’agriculteur, c’est quelque chose que tu as toujours voulu faire ?
Oui, j’ai toujours voulu exercer ce métier, car j’aime cette relation avec la nature et c’est un métier qui est assez varié, on peut être en relation avec nos cultures, faire de la mécanique agricole, mais aussi l’entretien des bâtiments, de la gestion agricole, on peut aussi être commerçant de ses propres productions en utilisant les marchés à terme, pour gérer du début à la fin.
Qu’est-ce qui te plaît dans cette agriculture française ?
Ce qui me plaît dans l’agriculture française, c’est qu’on pratique une agriculture durable par rapport à d’autres pays. En tant que consommateur, dès qu’on achète français, on est sûr de la qualité.
On est sûr de ce qu’on mange.
Oui, exactement En tant qu’agriculteur, ça va être quoi pour toi les prochains grands défis auxquels tu vas devoir te confronter ?
Les consommateurs voient que l’agriculture est durable, mais au fur et à mesure des années, on constate qu’il y a de plus en plus de freins, comme des nouvelles normes par exemple. Donc en tant que producteur, dans une zone de captage de protection des eaux, je vais être contraint d’utiliser, des produits de nouvelle technologie pour mieux placer mes doses d’engrais ou de produits phytosanitaires. Par exemple, en ce moment, je fais des analyses de sols, et j’applique des doses d’engrais de manière localisée en les modulant selon les analyses de sols.
Donc plus d’exigence par rapport à la protection des sols et des eaux et tout ça grâce aux nouvelles technologies et innovations.
C’est bien résumé !
Pierre, est-ce que tu as un dernier message pour changer le monde ?
Pour changer le monde il faudrait que les consommateurs pensent aux agriculteurs qui produisent leur alimentation, une alimentation durable. Si on veut des produits pas chers, il faudra importer beaucoup de produits moins propres et moins sûrs pour les consommateurs.
Merci beaucoup Pierre, à bientôt !
Merci Agathe !