Dans cet épisode, Christian, agriculteur partenaire de la démarche des Huiles engagées de Lesieur, répond aux questions suivantes, choisissez votre passage :
00.37 : que se passe-t-il en ce moment dans les champs ?
01.12 : dans le cadre de la démarche des huiles engagées de Lesieur, les pratiques mises en place entre le colza et le tournesol sont-elles les mêmes ?
02.19 : Quelles sont les pratiques agricoles durables mises en place dans le cadre de cette démarche ?
03.04 : En quoi consiste le désherbage mécanique ?
03.11 : quels sont les risques encourus à cause des mauvaises herbes ?
03.26 : Quelles sont les pratiques mises en place en faveur de la biodiversité ?
03.48 : quel est le principe de cette démarche collective ? qu’est-ce que cela t’apporte ?
04.16 : Quels sont les origines et les objectifs de cette démarche des Huiles Engagées de Lesieur ?
04.42 : pourquoi t’es-tu impliqué dans cette démarche ?
05.24 : à partir de quand ces huiles engagées seront-elles disponibles ?
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Salut, c’est Agathe, bienvenue dans Paroles de terres. Je continue mon enquête sur la démarche des « Huiles Engagées » de Lesieur et aujourd’hui, on va parler tournesol. Pour cela, je suis en région Nouvelle-Aquitaine, et j’ai rendez-vous avec Christian, qui produit du tournesol, mais pas uniquement, c’est parti !
Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie.
J’arrive au bon moment !
Salut Christian !
Bonjour Agathe !
Merci de m’accueillir de nouveau chez toi. Explique-nous où nous sommes et ce qui se passe en ce moment dans tes champs.
Nous sommes sur mon exploitation, en Charente, au cœur de cette belle région Nouvelle-Aquitaine. Nous sommes précisément le 5 juillet, en pleine période de floraison des tournesols. Vous voyez toutes ces fleurs qui commencent à apparaître font le bonheur des apiculteurs et de tous les insectes pollinisateurs, puisque le tournesol prend le relai des cultures qui fleurissent entre mai et juin. C’est donc essentiel pour la production de miel de nos collègues apiculteurs.
Aujourd’hui, on va parler de cette démarche des « Huiles Engagées » de Lesieur dans laquelle tu es impliqué. J’ai rencontré Pierre il y a quelques semaines, qui nous a expliqué toutes les pratiques agricoles mises en place pour obtenir un colza plus durable dans le cadre de cette démarche. Est-ce qu’entre le colza et le tournesol, ce sont les mêmes pratiques ?
Il y a des points communs, mais le tournesol est une culture à cycle très court, il est semé en avril et récolté en septembre en moyenne, alors que le colza est implanté beaucoup plus longtemps. Mais ce qui est important pour le colza comme pour le tournesol, c’est l’implantation, c’est pour ça qu’il nous faut des colzas ou des tournesols robustes, pour lesquels nous devons mettre tous les moyens en place pour assurer une levée rapide et homogène de cette culture, qui produira ensuite cette « huile engagée ». C’est la première démarche. Ensuite, si on arrive à mettre cette culture en place, nous allons développer des techniques alternatives pour limiter l’utilisation des produits chimiques, notamment le binage, c’est-à-dire enlever les mauvaises herbes de façon mécanique, ou encore, si on a une année très sèche, quand cela est possible, l’apport d’eau peut être bénéfique pour le rendement, mais aussi pour la qualité des graines.
Quoi d’autre encore par exemple ?
Autre élément essentiel, le choix des variétés cultivées, car la France est un grand territoire, donc selon où on se situe, il faut choisir les variétés les plus adaptées au sol, ou en termes de précocité, et c’est tout le travail de Terres Inovia, l’institut technique, qui va nous aider à choisir les variétés les plus adaptées par territoire.
D’accord, donc ce sont des pratiques qui ont été listées, mais qui ont aussi été pensées et réfléchies selon la zone géographique où le producteur se situe.
Exactement, par zone géographique, il y a un nombre de variétés identifiées en fonction des types de sols, des territoires pour répondre aux enjeux. On a des zones à fort potentiel, d’autres à faible potentiel et les hybrides proposées ne sont pas forcément les mêmes.
Ok, donc ça c’est le principe du tournesol robuste. Tu parlais tout à l’heure du désherbage mécanique…
Oui le désherbage mécanique consiste à passer un outil entre les rangs de tournesols pour éliminer les mauvaises herbes.
C’est quoi le risque des mauvaises herbes ?
Le risque est que les mauvaises herbes pompent les éléments présents dans le sol et l’eau disponible à leur avantage, plutôt qu’aux tournesols.
Ok et une dernière chose, si j’ai bien compris, il y a aussi des pratiques en rapport avec la biodiversité, puisque tu parlais tout à l’heure des abeilles par exemple.
Oui les abeilles sont importantes. Il y a des apiculteurs ou des agriculteurs qui sont aussi apiculteurs qui mettent des ruches à proximité des cultures de tournesols, c’est un service commun qu’ils se rendent, mais nous mettons aussi en place beaucoup de bandes enherbées ou de bandes mellifères pour favoriser la biodiversité.
Ce que je comprends, dans le cadre de cette démarche des « Huiles engagées », c’est que si vous mettez en place un certain nombre de pratiques plus durables, vous avez une juste rémunération, c’est ça ?
C’est ça, c’est le principe de cette démarche collective qui encadre tout le monde, de rémunérer ces pratiques mises en place par certains agriculteurs qui ont investi, qui passent plus de temps et qui prennent aussi des risques dans la conduite de leur culture pour produire de l’huile qui correspond aux attentes des consommateurs, de plus en plus exigeants.
Alors Christian, si on revient sur cette démarche des Huiles Engagées, explique-nous comment cette démarche s’est créée et quels sont les objectifs.
La démarche a été initiée par Lesieur, elle est co-construite avec l’ensemble des acteurs de la filière de l’amont à l’aval, avec les instituts de recherche, les agriculteurs, les organismes stockeurs, les triturateurs… et l’objectif est de développer des techniques plus durables que nous allons mettre en place.
Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer dans cette démarche ?
Pour nous agriculteurs, c’est une démarche très positive d’aller jusqu’au bout des choses et rémunérer les efforts que l’on fait au quotidien sur nos exploitations et les risques que l’on prend. Et je te rappelle Agathe que je préside le comité Protéines Nouvelle-Aquitaine « ProtéiNA » dans lequel nous souhaitons développer les cultures riches en protéines, parmi lesquelles le tournesol a été identifié, car à chaque fois que l’on produit du tournesol, qui produira de l’huile « engagée », on produira en parallèle des tourteaux riches en protéines qui va nous permettre de tendre vers notre indépendance en protéines françaises et européennes.
Et donc augmenter notre souveraineté alimentaire.
Exactement
Alors ces productions, si je comprends bien, Cœur de Tournesol et Fleur de Colza, on les retrouve en rayons à partir de quand ?
La bonne nouvelle, il ne faudra pas attendre très longtemps, dès le printemps prochain*, nous retrouverons ces huiles dans les différents lieux de vente.
* Ces bouteilles Cœur de tournesol contiendront en partie de l’huile issue de la démarche initiée par Lesieur pour assurer une juste rémunération à l’agriculteur
Merci beaucoup Christian
Merci Agathe
A bientôt
Merci à tous d’avoir suivi cet épisode. Abonnez-vous pour ne pas rater la suite, car dans le prochain épisode, j’irai rencontrer Guyonne qui travaille chez Lesieur et qui nous racontera tout des origines de cette démarche. Si vous aimez les agriculteurs français, et bien vous êtes au bon endroit, likez et partagez nos épisodes et à très vite pour la suite. Salut !