Dans cet épisode Raphaële rencontre Hervé Bies, Producteur de soja de France.
Dans cette vidéo il répond aux questions suivantes :
– Comment se cultive le soja ?
– C’est une plante bonne pour l’environnement ?
– C’est quoi la différence entre une graine et une semence ?
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Texte complet :
Bonjour Raphaële
Alors c’est donc toi qui fournis en soja Mickaël, qui fournit Michel, qui fournit Joël qui élève des cochons qui donc me nourrissent, donc merci ! Est-ce que tu peux me parler de ton exploitation ?
Je suis éleveur et céréalier en même temps sur 120 hectares
Le soja c’est ce qu’on voit là. Donc moi concrètement, ça veut dire que quand je mange un sandwich au jambon de Bayonne, je mange tes graines de soja.
Il y a une possibilité effectivement !
Alors comment tu les cultives ? raconte-moi ta façon de travailler.
Au départ, on décide de faire une certaine quantité de soja, ensuite on sème au printemps, à partir de début mai. On fait juste un apport d’engrais initial, tout sauf de l’azote car c’est une plante qui n’a pas besoin d’azote. On met en place les programmes d’irrigation en suivant les conditions météorologiques.
Tu disais que c’est une plante qui n’a pas besoin d’azote, ça veut dire que c’est une plante bonne pour l’environnement ?
Elle a cette caractéristique-là, de pouvoir fabriquer elle-même son azote.
Parle-moi maintenant de la Charte soja de France
C’est un contrat lié à la coop Euralis, qui nous engage dans le choix d’une variété agréée, par exemple ici c’est la variété « Pallador », variété que j’ai choisie moi, pour son caractère précoce. Cela permet ainsi de garder une traçabilité sur ma production : depuis la semence, jusqu’à la production de graines et ensuite la transformation pour l’alimentation animale. Cette traçabilité garantit le non-OGM.
D’accord, c’est très important pour toi
C’est une revendication pour nous, parce que si nous n’avons pas de soja en France, on sera obligé de l’importer, et on ne saura pas forcément d’où il vient, comment il aura été produit. Or aujourd’hui, on a besoin de connaître tout cela, ça rassure les consommateurs, et cela nous permet aussi de nous démarquer, avec une plus-value à la vente. C’est du gagnant-gagnant.
Là on en est où du soja ? il est mûr ? Tu vas le récolter bientôt ?
Oui ! Alors il y a une astuce pour savoir s’il est à maturité : il faut juste le secouer comme ça, et quand on entend sonner les graines dans les gousses, ça veut dire qu’il arrive à maturité, donc on peut fixer une date de récolte.
Et là ce sera quand ?
Vu l’humidité de la journée d’hier, on va attendre certainement demain dans l’après-midi.
Salut Alain
Alors je viens te voir parce que c’est toi qui fournis la graine de soja à Hervé
Attention ce n’est pas une graine ! C’est une semence
Alors si je peux me permettre, ça ressemble à une graine quand même !
C’est tout à fait une graine, mais au départ c’est une semence.
C’est quoi la différence entre une graine et une semence ?
Et bien une graine est issue d’une semence, et cette semence a des particularités. Elle a été choisie, sélectionnée pour répondre à un besoin. Aujourd’hui le besoin, c’est celui d’Hervé, celui de cultiver un soja dans de bonnes conditions pour alimenter la filière des producteurs de cochons.
D’accord ! et toi, comment tu travailles pour fabriquer cette semence ?
On a une équipe bourrée de talents ! Cette équipe fait de la création avec de nouvelles variétés dans un programme 100% non-OGM, issu d’un autre programme développé pour toute l’Europe. Une fois que nous avons créé ces nouvelles variétés, on les teste, on les observe, pour savoir comment elles se comportent dans les différentes régions et lorsqu’on a choisi une variété pour une région, la semence est produite par des producteurs de semences, qu’ensuite Hervé pourra semer et cultiver.
Ok, je comprends mieux
Tout ce schéma a été fédéré autour d’une charte : la charte du soja de France. On parle souvent de la sélection comme quelque chose qui appauvrit, et bien pas du tout ! La sélection est là pour amener de la diversité et choisir dans cette diversité ce qui va convenir à chacun.
