Dans cet épisode Raphaële rencontre Emmanuel, Agriculteur français.
Dans cette vidéo il répond aux questions suivantes :
– Quelles sont les différences majeures entre le bio et le conventionnel ?
– Les standards du bio sont-ils internationaux ?
– Peux-tu nous parler de ton exploitation et comment tu cultives en agriculture biologique ?
– Pourquoi le bio est-il plus coûteux ?
Le texte complet
Bonjour c’est Raphaële. Alors vous vous souvenez, je suis toujours dans ma quête de mieux comprendre l’agriculture française. Aujourd’hui, je retrouve Emmanuel, qui va me parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur : le bio. Ça vous intéresse ? Suivez-moi.
Salut Emmanuel.
Bonjour Raphaële
Ça va ?
Ça va bien
Merci de m’accueillir, c’est magnifique cette ferme !
Oui c’est l’arrière-cuisine on va dire
On est dans le Nord, à côté de Cambrai. Tu es donc agriculteur, mais tu cultives quoi ?
Je cultive des betteraves, du blé, du colza et j’ai une partie en bio depuis 2000.
Quelles sont les différences majeures entre le bio et le conventionnel ?
Je n’ai pas les mêmes cahiers des charges, ni la même manière de travailler.
Pour le bio, je ne dois pas mettre de produits chimiques de synthèse, mais des produits naturels, pas d’engrais minéraux, mais des engrais organiques et utiliser des semences certifiées.
Et en ce moment tu cultives quoi en bio ?
Cette année je cultive du maïs, l’année prochaine ce sera des féveroles.
Tu changes à chaque fois ?
Je change à chaque fois, c’est un assolement qui est fait chaque année. Donc les cultures changent, tout comme dans l’agriculture traditionnelle.
Alors l’assolement, je vous explique, ça ne veut pas dire qu’il est seul hein, l’assolement est une vision globale des terres d’Emmanuel, ses cultures et ses parcelles à un moment donné.
Et les standards du bio sont internationaux ?
Non, il y a une règlementation européenne de base, mais chaque état va définir ensuite des normes supérieures par rapport à ses aspirations et ses consommateurs.
J’imagine que c’est plus cher de produire en bio ?
C’est plus cher oui. Si je prends l’exemple du blé, c’est un rendement qui est 2 fois moindre. Mais c’est tout un ensemble de choses. Les semences aussi coûtent plus cher, puisqu’il faut aussi avoir des semences issues de la filière bio. Mais de plus en plus d’agriculteurs vont vers le bio. On voit une augmentation des surfaces. Est-ce qu’on arrivera à terme à toujours pouvoir assurer un prix, c’est la question. Mais nous œuvrons pour que tout cela puisse fonctionner sur le long terme.
Pour prendre un exemple concret. Tout à l’heure on a vu tes champs de maïs bio, comment tu les cultives ?
C’est relativement simple. J’ai pris un semoir traditionnel, j’ai semé la graine de maïs dans le champ et j’ai ensuite enchainé différentes manipulations, différents passages d’outils mécaniques, 7 passages au total quand même, de la houe, de la herse étrille, de la bineuse… différentes machines. Puis, j’ai passé 3 jours dans la parcelle à travailler à la main. J’ai ensuite épandu de petites graines de trèfle pour couvrir le sol quand le maïs va continuer à grandir. Tout cela c’est du temps passé, cela a un coût.
Et c’est ce qui fait qu’au final, c’est un peu plus cher pour nous.
Tout à fait, c’est plus cher pour vous, consommateurs, parce que c’est plus cher pour moi à produire.
Donc si je résume, manger français c’est une évidence, manger bio et français c’est encore mieux. Et en plus, tu m’expliquais que les normes françaises du bio étaient encore plus strictes que dans d’autres pays d’Europe. Donc acheter un produit bio d’un autre pays européen, c’est « un peu moins bio » mais ça ne l’est plus du tout à cause de l’empreinte carbone engendrée par l’avion, qui annule tous les effets. Donc on achète bio, français, local, de saison.
Ce qu’il faut, avoir du bio et du local.
Merci Emmanuel !
