Plan Protéines : un bon plan !

À horizon 2030, le Plan protéines vise un doublement de la surface des protéagineux et des légumineuses pour atteindre 2 Mha, soit 8 % de la SAU. Il accompagne des projets structurants sur les territoires.

13 projets régionaux innovants

Outil de financement, formidable accélérateur, le Plan protéines accompagne treize projets de territoires innovants. Il soutient la recherche et le partage d’expertises via l’institut Terres Inovia. Son objectif est d’accroître notre autonomie en protéines végétales en 2030. Pour y parvenir, il vise une hausse de 400 000 ha des surfaces d’oléoprotéagineux et fixe, pour 2024, une augmentation de 40 % de celles de légumineuses à graines et fourragères.

  • En alimentation animale, le Plan protéines doit satisfaire un doublement voire un triplement de la demande des élevages. Les surfaces de légumineuses augmenteraient alors de 500 000 ha en 2028.

Pour les surfaces de colza, l’objectif est de maintenir la production sur 1,3 Mha. Toutefois, elle doit s’accompagner d’une hausse des rendements.

  • En alimentation humaine, le Plan protéines répond à la demande croissante en aliments protéiques d’origine végétale avec un doublement de la production en légumes secs.

L’ambition est de cultiver :

  • 90 000 ha de lentilles et pois chiches ;
  • 12 % de la production de soja conventionnel et 30 % de celle en bio ;
  • 52 % des productions de protéagineux

Accroître la compétitivité des oléagineux et protéagineux face aux autres cultures

Le Plan protéines comporte un important volet de recherche et transfert de l’innovation. Porté par le programme Cap protéines, il est coordonné par Terres Inovia et l’Idele et court jusqu’en décembre 2022. Tout l’enjeu est d’inscrire ensuite ce plan de recherche dans la durée.

Le premier levier réside dans le progrès génétique avec des variétés adaptées aux différentes zones de production. Les espèces sont confrontées au changement climatique. De plus, les agriculteurs disposent de moins en moins de solutions phytopharmaceutiques pour protéger les cultures et doivent faire face à une résistance accrue des ravageurs à ces produits. La sélection variétale concerne aussi l’augmentation de la teneur en protéines, en particulier pour le colza.

Assurer le financement de projets structurants sur les territoires pendant dix ans

Le Plan protéines prévoit l’optimisation de la production à l’échelle des territoires en accompagnant financièrement des démarches innovantes et structurées. Ces projets bénéficient d’une enveloppe de 50 M€.

Exemples de démarches collectives

En alimentation humaine : l’association Leggo, pour légumineuses du Grand Ouest.

Elle a été créée en 2019 par les Chambres d’agriculture de Bretagne, de Normandie et des Pays de La Loire, dans le prolongement des États généraux de l’alimentation. Cette association regroupe une cinquantaine d’adhérents et une vingtaine de structures et organismes. Elle s’engage durablement pour fournir la restauration collective. Néanmoins, l’objectif n’est réalisable que si les agriculteurs disposent de variétés adaptées au territoire ; ce qu’expérimente actuellement Terres Inovia.

Jean-René Menier, président de Leggo.

On ne peut pas gérer les légumineuses pour l’alimentation humaine comme des commodités ! La distinction aussi bien entre les filières et les variétés cultivées est nécessaire.

En alimentation animale : le plan Protéi-Na en Nouvelle-Aquitaine lancé en octobre 2020.

Quarante stations expérimentales, 300 élevages sont mobilisés pour identifier les bons leviers en vue d’augmenter l’autonomie protéique de la région et ainsi réduire le soja importé.

Christian Daniau, agriculteur en Charente, coprésident du comité de pilotage Protéi-Na.

En augmentant de 0,5 point le taux de protéines, on diminue de 1,5 Mt l’importation de graines de soja.

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