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Embarquez sur Cameline Airline !

Saison 8 Episode 1 Semis, Nutrition, Récolte, Agriculture

Salut, c’est Agathe !

Embarquez avec moi aujourd’hui sur Cameline Airline, dans Paroles de Terres, car aujourd’hui je suis en Normandie et je vais aller rencontrer Fabrice qui est agriculteur et qui cultive pour la première fois cette cameline qui va nous faire voyager. C’est parti !!

Salut Fabrice

Bonjour Agathe

Merci de m’accueillir de nouveau sur ton exploitation. Rappelle-nous, où est-ce que l’on est ? A quelle date et qu’est ce qui se passe dans tes champs en ce moment ?

Nous sommes en Normandie, nous sommes le 29 août. Les récoltes sont finies depuis quelques temps. Il me reste à récolter le maïs et puis cette plante.

Alors c’est quoi cette plante ?

Cette plante c’est de la cameline. C’est une crucifère, de la famille du colza, qui a un cycle assez court d’à peu près 3 mois, qu’on peut implanter en interculture.

Alors qu’est ce qu’on fait avec de la cameline ?

Alors, avec de la cameline, on peut faire plusieurs choses. Comme c’est un oléagineux, on a une partie qui fait de l’huile et une partie qui fait des tourteaux riches en protéines.

Pour l’alimentation animale.

Voilà. Et avec l’huile, on a deux débouchés : il y a des consommateurs qui la prennent en huile de salade et il y a un débouché qui pourrait voir le jour : un biocarburant pour l’aviation, et qui pourrait ainsi décarboner le secteur aérien.

Ok. Donc si je comprends bien, c’est une culture intermédiaire parce qu’elle est entre deux cultures principales, donc ça va durer à peu près 3 mois pour couvrir le sol, avec un débouché potentiel pour les biocarburants aériens donc en fait ça ne vient pas concurrencer les autres cultures qui servent à l’alimentation c’est ça ?

Exactement, on est sur quelque chose qui actuellement n’existe pas. Vous voyez par exemple à côté on voit la parcelle, la terre qui est nue, donc on aurait pu très bien imaginer faire toute la parcelle avant de réimplanter un blé derrière.

Alors, tu l’as implantée quand et tu vas la récolter quand ?

Alors, je l’ai implanté le 1er juillet, aussitôt après ma récolte de pois, le lendemain. Après, c’est une plante qui a un cycle d’environ 90 à 100 jours, donc l’objectif est de la récolter mi-octobre.

D’accord donc avant de semer quoi ?

Avant de semer du blé. Donc l’objectif, c’est d’arriver à réaliser 3 cultures sur 2 ans.

D’accord. Donc aujourd’hui 29 août, on est au stade où elle a terminé de fleurir quasiment, c’est ça ?

Oui, on voit d’ailleurs les premières graines qui commencent à être formées dans ces gousses et puis on voit qu’il reste quelques fleurs. Donc maintenant ce qui serait bien, c’est qu’il y ait un peu de soleil sur le mois de septembre pour qu’elle finisse sa maturité assez rapidement, et ainsi pouvoir la récolter.

Mais pourquoi est-ce que tu fais cette culture intermédiaire ?

Les cultures intermédiaires sont une obligation. Il faut couvrir les sols. Quand on fait une culture de printemps, il faut impérativement couvrir le sol à l’automne, juste après la récolte précédente.

Ça veut dire que tu récoltes en été, et ensuite, tu dois couvrir le sol avant d’implanter une culture l’année suivante au printemps ?

C’est ça, exactement. Mais jusqu’à maintenant, on implantait une culture que l’on détruisait au mois de novembre pour pouvoir semer ensuite. Là, l’avantage c’est que potentiellement, on peut arriver à récolter des graines qui vont être produites par cette cameline.

D’accord.

Et donc cette graine va éventuellement servir à de nouveaux débouchés et peut-être à structurer une filière. Mais pour ça, il faut que nous, agriculteurs ayons des connaissances pour mener à bien cette plante. D’où l’essai que j’ai fait cette année, à titre expérimental : derrière des pois et derrière de l’orge d’hiver. Sur cette parcelle-là, ça s’est plutôt bien passé, la plante est belle.

Derrière le pois.

Derrière le pois oui. Par contre, sur l’autre parcelle, les repousses d’orge, pendant l’été, ont bloqué le développement de la cameline et la parcelle a eu beaucoup plus de mal à se développer. Cela fait partie des petites choses qu’il faut apprendre pour que plus d’agriculteurs puissent en cultiver. Une fois la graine récoltée, elle sera envoyée aux industriels, aux transformateurs, tout cela pour développer cette filière de biocarburant à usage de l’aviation.

D’accord, ok donc tu passes d’une obligation à l’opportunité de cultiver une nouvelle plante pour constituer cette filière et arriver au final à un biocarburant.

Ça représente une opportunité pour nous. Avant, cela représentait un coût de semer quelque chose dont on ne faisait rien après, alors que là, éventuellement nous pourrons récupérer récupérer le travail fait autour de cette culture.

Donc si je te suis bien Fabrice, la cameline c’est une vraie culture d’avenir ?

Alors pour moi, et c’est ce qui m’a plu dans cette expérimentation, c’est la nouveauté. Il y a des choses qu’on sait faire dans notre métier et là, il y a un nouveau challenge qui s’ouvre à moi : réussir à faire pousser dans de bonnes conditions cette culture qui a un rôle intéressant, et c’est tout ce qu’on a évoqué tout à l’heure, mais aussi montrer que l’agriculture a un rôle actif dans la décarbonation des transports quels qu’ils soient. Nos productions fournissent de la biomasse, captent du CO2, permettant ainsi de décarboner l’ensemble des transports.

Et ça c’est bon pour la transition énergétique !

Merci beaucoup Fabrice

A bientôt Agathe

Merci à tous d’avoir suivi cet épisode.  Abonnez-vous si vous voulez voir la suite, car dans un prochain épisode nous parlerons de ces fameuses cultures intermédiaires. Likez et partagez si cet épisode vous a plu, et à très bientôt pour la suite, salut !

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