Les légumineuses sont sur tous les fronts !

Les légumineuses sont plébiscitées pour leur valeur nutritionnelle et leur bénéfice pour la santé des Hommes. Pour les animaux, elles participent à l’autonomie alimentaire des exploitations agricoles.

Levier de la transition agroécologique en raison de leur capacité à fixer l’azote atmosphérique, les légumineuses sont essentielles à la préservation de l’environnement.

Santé et nutrition

La famille des légumineuses destinées à l’alimentation humaine rassemble l’ensemble des légumes secs : lentilles, pois chiches, haricots secs… Elle s’ouvre à de nouvelles espèces, comme les féveroles, le pois ou encore le lupin, utilisés transformés.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la consommation de 210 g de légumineuses par semaine dans le cadre de la prévention des maladies chroniques.
Depuis 2019, le Plan national nutrition santé (PNNS) préconise d’en consommer deux fois par semaine pour leur richesse en fibres et en protéines.
Pour que les protéines végétales séduisent davantage les consommateurs, de nouveaux produits sont proposés, notamment dans la gamme snacking ou dans les desserts. Leur adoption passe aussi par une modification des habitudes culinaires, via des recettes simples et la formation des cuisiniers. L’objectif est d’atteindre, avec les légumineuses, la moitié des apports en protéines.

Soutien à l’autonomie protéique des élevages

Les fourrages des ruminants contiennent des mélanges d’espèces. Luzerne, trèfles, féverole…, ces légumineuses contribuent à l’autonomie en protéines végétales de l’exploitation agricole. Par exemple, la luzerne est consommée coupée ou introduite dans la ration sous forme des bouchons déshydratés.

Prestataires de services agroécologiques

Toutes les légumineuses, qu’elles soient réservées à l’alimentation humaine ou destinées aux animaux, favorisent la nutrition azotée des cultures qui les suivent. Elles captent pour leur croissance l’azote atmosphérique, puis le stockent dans le sol. Ce service agronomique permet la réduction des usages d’engrais azotés pour les cultures suivantes, le plus souvent des céréales. L’avantage est environnemental et économique.
L’association de cultures, par exemple légumineuses et céréales, ou légumineuses et colza, est une pratique qui se développe pour diminuer la pression des insectes ravageurs ou bloquer le développement des mauvaises herbes. Une féverole semée avec un colza va perturber l’insecte grosse altise, lequel perfore les feuilles et les tiges du colza. La conséquence est une réduction importante des traitements phytosanitaires lors des fortes attaques. Parfois, ces insectes sont même absents. Dans ces pratiques, la légumineuse n’est pas conservée pour éviter, au printemps, la concurrence avec le colza, mais elle enrichit le sol avec sa biomasse et l’azote qu’elle libère.

Allongement des rotations des cultures

Diversifier les cultures, c’est multiplier les bénéfices et réduire les risques sur les exploitations. En raison de leur cycle court, les légumineuses apportent un revenu supplémentaire. Elles permettent de casser les cycles biologiques des bioagresseurs des cultures d’hiver (adventices, insectes, champignons) comme le colza ou les céréales. Elles contribuent ainsi à la réduction des traitements des cultures. De plus, en restituant de l’azote au sol, les légumineuses limitent l’achat d’engrais azotés.

Le saviez-vous

19 % des colzas sont semés avec des légumineuses.

Gilles Sauzet, ingénieur d’étude et de développement chez Terres Inovia :

Les légumineuses associées au colza réduisent les attaques d’altises en réalisant une perturbation visuelle et olfactive. Avec un mélange d’espèces, la biomasse racinaire sur les 20 premiers centimètres est deux fois plus importante que pour un colza seul. Cela bénéficie à la structure et à la vie du sol.

Gilles Robillard, président de Terres Inovia :

Terres Inovia est investi au quotidien pour valoriser les atouts des oléoprotéagineux et conseiller au plus proche du terrain les producteurs dans leurs assolements. Diversifier ces derniers avec des légumineuses et du tournesol apporte aux exploitations agricoles une plus grande flexibilité et une meilleure réactivité tout en maintenant la compétitivité face aux aléas.

Ressources pour les pollinisateurs

La féverole et la luzerne font partie des plantes mellifères. La diversité de l’alimentation des abeilles domestiques et sauvages contribue à leur bonne santé. Elles ont besoin des protéines qu’elles trouvent dans le pollen. Par exemple, la luzerne est très riche en nectar tandis que les trèfles sont plus généreux en pollen.

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